Retour sur les derniers jours de ce martyr de la République.
Quelle horreur que ce meurtre ignoble commis sur Samuel Paty, intervenu après des semaines d’accumulation de tension par les musulmans de sa ville.
Marié, père d’un enfant de 5 ans, Samuel Paty a été pris pour cible par les musulmans de son école. Sa traque a duré une dizaine de jours, pendant lesquels il a pris des mesures inhabituelles pour sa protection. Il cachait son visage, demandait à être raccompagné près de chez lui en voiture et portait un marteau dans son sac le jour de son assassinat.
La hiérarchie et les services de renseignements sont à mille lieux de s’imaginer que ce sont ses derniers jours : « la conseillère sécurité du rectorat estime le 12 octobre qu’il “n’y a pas d’inquiétude particulière” dans un mail envoyé à sa hiérarchie. Une autre note du renseignement territorial estime qu’aucune “tension majeure n’est palpable, tant du côté de la communauté éducative que de la fédération des parents d’élèves” ».
Pire encore, l'Éducation nationale demande à Samuel Paty de s’excuser, alors que l’enseignement des caricatures fait partie du programme scolaire.
L’assassin était un réfugié tchétchène de 18 ans, prosélyte. Il est désormais célébré en héros en Tchétchénie, où il a été enterré en grande pompe comme « lion de l’islam » et honoré par le maire (il a déclaré : « c’est un héros pour l’ensemble du monde islamique »). Son père a déclaré dans un média être « satisfait » que « son fils soit parti en défendant l'honneur de tous les Tchétchènes et de tous les musulmans du monde ».
Cet attentat nous apprend qu'il nous faut nous méfier :
Même quand vous ne faites que votre travail.
Même quand vous appelez à l’aide et essayez de vous protéger.
Même quand votre hiérarchie dit qu’il n’y a rien à signaler.
On ne saurait mieux dire que la propre sœur de Samuel Paty :
« À vouloir impérativement régir l’ordre social qui se pratique sur le terrain par du “pas de vaguisme”, par des accommodements dits “raisonnables” et à coups d’antiracisme dévoyé, l’État en finit par sacrifier l’ordre public notamment en termes de morale, de sécurité et de paix publique […] Ériger mon frère au grade de héros implique la hauteur de son sacrifice à la nation. Mon frère ne s’est pas sacrifié, il a été sacrifié par tous ceux qui pouvaient et auraient dû le protéger. » Boulevard Voltaire
Qu’il repose en paix.