De quoi ça parle ?
Pourquoi l’école française est-elle devenue si affligeante ? Comment est-on passé des hussards noirs de la République à la médiocrité actuelle ? Quelles sont les idéologies qui, depuis 60 ans, infiltrent tous les rouages de l’Éducation nationale pour déconstruire ce qui relevait de la hiérarchie, de l’effort, de la discipline… bref, ce qui permettait à l’école d’instruire réellement ?
C’est à tous ces sujets que s’attaque Bullshit Bienveillance, un livre de Matthieu Grimpret sorti en août 2025 aux éditions Magnus.
Si vous êtes un parent, ou que vous travaillez dans le milieu éducatif, vous y trouverez non seulement des explications mais aussi des pistes pour protéger vos enfants.
Le titre est une contraction de deux termes :
- Bullshit Jobs, ces « jobs à la con » popularisés en 2018 dans l’ouvrage éponyme de David Graeber.
- La doctrine de la Bienveillance.
Cette dernière, issue de la psychologie positive, est la vision bisounours (mais très officielle) qui pousse les profs à distribuer des couleurs plutôt que des notes, à ne jamais punir ni contredire les élèves, et qui transforme les établissements scolaires en vastes garderies.
Alors que, dans les années 60, la déconstruction de l’école était organisée par un courant, le pédagogisme, qui trouvait ses racines dans le communisme (volonté de réécrire l’histoire, refus de l’autorité du maître sur l’élève, mise en avant de l’égalitarisme, etc.), la Bienveillance est beaucoup plus pernicieuse. Elle se base sur les émotions et le ressenti, donc sur le subjectif.
Ce basculement s’est effectué à partir des années 80/90 avec des théoriciens comme Philippe Meirieu, pour qui l’instruction classique est néfaste car elle rend les élèves « silencieux et rationnels ». D’autre, comme le sociologue Philippe Perrenoud explique que l’excellence scolaire est fabriquée comme la folie ou la délinquance l’ont été aux siècles passés. Quand on découvre que ces « intellectuels » sont responsables des reformes scolaires, on réalise l’étendu du problème !
Pourquoi il faut lire ce livre
Matthieu Grimpret a enseigné aussi bien à Science-Po que dans des filières professionnelles populaires. Il connaît le système à fond et le décrypte en détails pour nous. Nous voyons bien que l’école est un nid à gauchistes et qu’elle se tiersmondise à vitesse grand V, mais il n’est pas toujours évident d’en comprendre les causes profondes.
Bullshit Bienveillance est là pour ça. Y compris sur des thématiques casse-gueules comme les effets de mai 68 sur la pédocriminalité à l’école, ou les liens entre bienveillance et féminisation du métier.
Au-delà de l’Éducation nationale, cette volonté de ne jamais brusquer est présente partout dans la société française. On le voit à chaque attentat : « ils n’auront pas ma haine », « il faut pardonner », « donnons-lui une 42ème chance » etc.
Comme le conclut Grimpret, la transmission du savoir nécessite effort et discipline, mais aussi un rapport hiérarchique qui passe par la reconnaissance de son identité :
« Un enseignant qui décide d’obéir aux injonctions de la psychologie positive, et d’accorder au bien-être de ses élèves la priorité sur leur instruction, est en réalité affecté par une forme de haine de soi. De même, un professeur qui se laisse convaincre par la propagande sur la bienveillance finira par haïr ce qu’il est et cherchera par tous les moyens à échapper à son statut, à son identité. »
Pour aller plus loin
👉🏻 Sur le net : Édition Magnus – Bullshit Bienveillance.
👉🏻 Suivre Matthieu Grimpret sur X.
Entretien avec l’auteur, sur Boulevard Voltaire :



