« Calmos » : le top 7 des meilleurs dialogues !

« Calmos » : le top 7 des meilleurs dialogues !

Quarante-sept ans après, le film français le plus antiféministe de tous les temps ressort au cinéma. Pour vous mettre l’eau à la bouche, Une Bonne Droite a compilé pour vous les sept passages cultes de cette hilarante comédie de Bertrand Blier.

Calmos, le synopsis : le Dr Paul Dufour, gynécologue, et Albert, deux Parisiens exaspérés par leurs épouses, se rencontrent par hasard et décident de les fuir en s’installant ensemble à la campagne pour vivre sans contrainte. Ils seront bientôt imités par des dizaines d’autres hommes, entraînant une révolte de la gent féminine.

 

La rencontre

Passante : Pardon, Monsieur : la rue Gustave Flaubert s'il vous plaît ?
Paul (Jean-Pierre Marielle) :
Qu’est-ce que vous allez foutre rue Gustave Flaubert ?
Passante : Ça ne vous regarde pas, Monsieur !
Paul : Bah alors m’emmerdez pas, c’est tout ce que je vous demande !
Passante : Vous pourriez être aimable !
Paul : En quel honneur ?
Passante : Ça, c’est incroyable, je lui demande un renseignement, il m’insulte !
Albert (Jean Rochefort) : De quel droit vous lui demandez un renseignement ? Même dans la rue on peut plus avoir la paix maintenant ! Faut que vous veniez nous les briser jusque sur les trottoirs !
Paul : Vous trouvez pas qu’elles auraient tendance à nous faire chier ? Toutes ?

 

 

La fuite en train

Albert (jouant au commissaire recevant la déposition de la femme de Paul) : Allons, allons, du calme. Reprenez vos esprits ! Votre mari a disparu depuis quand ?
Paul (imitant sa femme) : Ce matin vers dix heures.
Albert : « Disparition » me paraît exagéré. Moi, j’appellerais plutôt ça une absence.
Paul : Meuh enfin, Monsieur le commissaire, il a quitté son cabinet sans rien dire à sa secrétaire et l’a laissée avec tous les rendez-vous de la journée sur le dos ! Qu’est-ce que vous vouliez qu’elle leur raconte à toutes ces bonnes femmes qui n’arrêtaient pas d’arriver et qui voulaient pas décoller tant qu’il serait pas là ? A la fin y en avait plus de trente au salon ! Plus une dans son bureau toujours les pattes en l’air ! Et qu’est-ce qu’on retrouve ? Sa blouse, abandonné dans le hall. Et depuis, plus de nouvelles !
Albert : Votre mari est-il coutumier du fait ?
Paul : Mais non, pas du tout ! C’est un mari modèle, un très bon père de famille ! (il fond en larmes)
Albert : Ah non, pitié, vous n’allez pas commencer ! Je vous préviens : moi, quand je vois des larmes, j’me tire ! Je ne peux pas le supporter ! (se tournant vers le serveur) : donnez un calvados à Madame. (à Paul) : Chère Madame, à votre connaissance, votre mari a-t-il eu une liaison ?
Paul : Lui ? Paul ? Mais enfin, voyons : GY-NÉ-CO-LOGUE ! Ça vous dit quelque-chose ? Des culs, Monsieur le commissaire ! Ah ah ! Toute la journée, des culs ! Toujours des culs ! Trente à quarante touchers par jour, c’est sa moyenne. Et elles aiment ça, les garces, y en a qui reviennent tous les jours tellement elles sont folles de son médius. Alors j’aime autant vous dire qu’une fois sa journée terminée, il ne pense plus qu’à une chose : faire ses mots croisés devant un restant de blanquette à la cuisine et vite aller dormir. Parce que le lendemain matin, à sept heures sur le pont, des culs, toujours des culs !
Albert : Donc un homme heureux !
Paul : Oh mon Dieu, faites qu’il lui soit rien arrivé !
Un passager : C’est quand-même malheureux de voir une femme remarquable plaquée comme une vulgaire bonniche.

 

 

 

La détente

Paul : Tiens, dans trois heures c’est l’apéro !
Albert : Avec un p’tit oignon ?
Paul : Ah, si t’en prends un, moi j’en prends un !
Albert (hilare) : Ah les connes !
Paul : Tu sais pas ce qu’on devrait s’faire un jour ? Un aïoli puis pas s’laver les dents !
Albert (toujours hilare) : Ah les connes !... Tiens, Geneviève, par exemple, tu vois qui je veux dire ? Tu me croiras si tu veux : à chaque fois, avant de s’envoyer en l’air, elle me faisait becqueter du cachou… Mon odeur de tabac incommodait Madame.
Paul : Ouais, bah à force de nous faire chier elles ont gagné.

 

 

 

L’amitié

Albert : J’en ai marre d’être aimé, tu comprends ?
Paul : Et si je descendais te faire une bonne petite omelette, tu crois pas que ça te ferait du bien ?
Albert : Avec le restant de girolles ?
Paul : Ben par exemple ! Et on ouvre une petite bouteille de Gamay… Va bien falloir le goûter !
Albert : Non, y a qu’un truc qui pourrait me nettoyer tout ça.
Paul : Quoi donc ?
Albert (à peine audible) : des tripoux.

 

 

 

L’insomnie

Paul : Ah si tu te tapes un cauchemar, je paie un litre ! Qu’est-ce que t’as ? Ça va pas ?
Albert : J’ai pas faim.
Paul : Boah moi non plus j’ai pas faim ! En v’là une excuse ! Attention, Albert : si tu commences à t’écouter t’es bon pour retourner chez Geneviève ! Et becqueter son cachou !
Albert : Je suis barbouillé.
Paul : Eh bah débarbouille toi ! La Tuborg c’est fait pour ça. Y a rien de tel pour se remettre la bouche à neuf.
(Ils boivent leur Tuborg)
Paul : Ça glisse ?
Albert : Ça glisse, oui.
Paul : À la bonne heure ! Tiens, essaie les trucs salés, ça passe tout seul. Prends de la moutarde, prends des cornichons. Un maximum d’épices, ça donne soif. Tu veux du saucisson à l’ail ?
Albert : Oh non !
Paul : Bah moi je vais en prendre ! L’admirable cholesterol qu’on va se payer ! Ça vaut quand même mieux que des barbituriques ! Quand on mange sain, sans produits chimiques, y a jamais de contre-indication. Dans le sommeil, le plus important, le plus réparateur, c’est le premier sommeil. Alors là, en coupant la nuit en deux, ça te fait deux premiers sommeils ! Tu me suis ?

 

 

L’éducation  

L’abbé : Fais sentir tes mains ! (il sent et gifle l’enfant de chœur). Tu seras privé de foot dimanche !
L’enfant de chœur : Oh non, mon père, soyez pas vache, pas le foot !
L’abbé : Petit misérable !
L’enfant : C’est pas moi, mon père, c’est elle qui a commencé, c’est la Claudine !
Albert : C’est toujours elles qui commencent, petit imbécile, quel âge as-tu ?
L’enfant : Quatorze !
Paul : Oh les chiennes, elles s’attaquent aux enfants !
L’abbé : Mais si vous croyez que ça les arrête ! Rien ne leur fait peur ! Vous ne pouvez pas imaginer ce qu’on est obligés d’entendre en confession : des horreurs !
Le chanoine : Quel que soit l’âge, un pied dans la tombe, elles ne pensent qu’à ça !
L’abbé : D’ailleurs maintenant, y a pas à tortiller, je dis tout aux maris ! Tu veux savoir avec qui elle couche ta Claudine ? Rémi ! Claveaux ! Le nouveau vétérinaire ! J’en passe et des meilleurs !
Le chanoine : Ferme ta braguette !
Paul : Je me suis fait avoir exactement comme toi, mon p’tit gars. A ton âge. Parce que moi aussi je l’avais envisagée, la vocation ecclésiastique. Tu sers la messe ?
L’abbé : A chaque fois qu’il lui tombe une dent !
Paul : Moi je la servais tous les dimanches. Tu sais comment tout ça s’est terminé ? Un gâchis épouvantable. Et prends-en de la graine : mes parents avaient une petite bonne, dix-neuf ans, elle arrivait de Bretagne. Toute neuve.
Le chanoine : Épargnez-nous la suite on connaît l’engrenage ! Elle vous apportait le petit déjeuner au lit le matin !
Paul : Parfaitement. Le piège classique. Les premières chaleurs du printemps ! On commence à s’émouvoir sous l’édredon, une blouse un peu étroite qui ne demande qu’à s’ouvrir… Les mains s’égarent, c’est chaud, c’est doux… Ça sent le café, le savon de Marseille…
Le chanoine : On se confesse et on recommence le lendemain !
Paul : Voilà. Et à quarante ans on est une épave ! C’est ça que tu veux ?
L’enfant : Non, M’sieur !
Paul : J’ai jamais pu terminer Proust. Tu sais qui c’est, Proust ? J’ai jamais pu dépasser Un Amour de Swann. Parce que figure-toi qu’à chaque fois que j’essayais d’ouvrir le Tome 4, on aurait dit que ça déclenchait un disque. « Paul, mon p’tit Paul, on éteint ? » Voilà. Tous les soirs pendant vingt ans. Et on appelle ça le devoir conjugal.

 

 

L'homélie du père Blier 

Enfin, un dernier extrait pour nous réconcilier :

Toute ma vie j’ai vu l’homme et la femme se déchirer. Faisons la paix, séchons nos larmes. Nous vivons une époque troublée. On avorte, on divorce, on se drogue, on se réfugie dans la violence… Au lieu de ça, sous le toit d’une modeste chaumière, au sein d’une brave population qui se lève avec le soleil, que trouvons-nous ? Deux hommes, simples et bons, qu’unit la plus fraternelle des amitiés. Que demandent ces hommes ? Un peu de silence. Faut-il les mettre au pilori ? Mes sœurs, un peu de charité chrétienne ! Je les ai vus, les premiers jours. Ils faisaient peine à voir. Deux hommes lézardés, qui se sentaient craquer de toute part ! Juste un peu de silence. Voilà ce qu’ils ambitionnent : le recueillement, la méditation. Retrouver sous leur pas ce qu’ils avaient oublié depuis si longtemps. La terre, la bonne terre, chaude, grasse, que Dieu a destiné à la vigne.

 

 

 

Les salles obscures vous manquent et le cinéma français ne produit plus rien de bon depuis des années ? Courez vite voir Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle sur grand écran dans l’irrésistible Calmos ! Sortie en version restaurée le mercredi 4 janvier.

Calmos, également disponible sur Amazon Prime

Auteur : Louis Pierre Burgade

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